Presse tunisienne de langue française

La presse tunisienne de langue française reflète au jour le jour les mouvements de pensée durant le protectorat français instauré en Tunisie en 1881, l’évolution des luttes politiques étant sa principale raison d’être.


La presse dite « officielle », éditée directement par l’administration française ou bénéficiant de ses subsides, défend les décisions imposées par la Résidence générale : Le Courrier tunisien ou, la plus diffusée, La Dépêche tunisienne, fondée en 1889 par le Résident général lui-même, paraîtra jusqu’en 1961.

La presse dite « d’opinion » est très variée, fruit de vives polémiques. Dès 1884, les colons français expriment leur agressivité contre les Tunisiens dans Tunis-journal, Le Réveil tunisien ou encore La Tunisie française, qui, intransigeante et antisémite, deviendra le principal quotidien du soir. La communauté juive publie en hébreu puis en français Le Petit Matin de Tunis et L’Égalité qui perdurera jusqu’en 1937. En 1907, est autorisé le premier journal édité par des Tunisiens : Le Tunisien.


D’autres feuilles éphémères de toutes tendances apparaissent mais la plupart sont vite interdites : Le Cri de Tunis, L’Écho de Tunis, La matraque, La Vie tunisienne, Karakouz, La Défense sociale, La Bataille, La Cravache ou encore Le Petit Tunisois. A partir de 1921, le mouvement nationaliste prend de l’ampleur dans L’Avenir social, Tunis socialiste, La Voix du Tunis ou Tunis soir. Fondée par Habib Bourguiba en 1932 en français, L’Action tunisienne sera suspendue à plusieurs reprises avant de paraître en arabe sous le titre El Amal jusqu’en 1988.