Cérémonial diplomatique : tout un protocole !
Des règles à consigner
Les secrétaires ordinaires à la conduite des ambassadeurs étaient chargés spécialement de porter sur un registre en forme de journal les décisions du roi et le cérémonial exact sur tout ce qui avait rapport aux fonctions de l’introducteur. Ils informaient également les membres du corps diplomatique du jour et de l’heure où ils avaient l’honneur d’être admis à la Cour. Auprès des résidents et des étrangers de marque, ils remplissaient une partie des attributions de l’introducteur.
Martin Dargaiñaratz (1765-1845) est l'un d'eux. Il est né à Ciboure, le 6 mars 1765. Après seize années de services militaires à Saint-Domingue, il devient, le 20 juillet 1804, aide des cérémonies, secrétaire à la conduite des ambassadeurs. Il figure avec Etienne Aignan (1773-1824) comme aide des cérémonies dans le cortège du sacre de Napoléon 1er. Il conserve cette fonction jusqu’à sa retraite qu’il prend le 30 novembre 1817. En récompense de ses services, Louis XVIII lui conserve le titre honoraire de sa charge et les prérogatives qui y sont attachées. Il apparaît pour la dernière fois dans l’Almanach national de 1830 comme secrétaire honoraire du roi à la conduite des ambassadeurs. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 29 août 1814. Le 3 février 1825, il est témoin au mariage d’Alfred de Vigny à Pau.
Un original et des copies
Comme l’atteste une mention portée au dernier folio du volume, ce document serait une copie d’un original, revêtu de l’approbation du roi Louis XVIII, déposé aux Archives du ministère des Affaires étrangères. Il n’a pas été possible d’identifier la présence de ce manuscrit original dans les collections. La faute en incombe peut-être aux destructions occasionnées au cours de la Seconde Guerre mondiale dans le fonds du Protocole.
L’exemplaire conservé à la bibliothèque des Archives diplomatiques est aux armes de Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême (1775-1844), fils de Charles X. Il a été acheté à la librairie Lechanteux, le 25 avril 1904.
Un autre exemplaire a été identifié parmi les manuscrits de la bibliothèque du Louvre. Durant la Commune, il a été transporté du Louvre aux Tuileries, dans les bureaux de la liquidation de la liste civile place du Carrousel, où il est devenu la proie des flammes dans la nuit du 23 au 24 mai 1871. Il portait la cote F 7201.
Un dernier exemplaire, conservé en main privée, a été signalé aux Archives diplomatiques par son possesseur en septembre 2023. Il présente des caractéristiques matérielles très comparables à l'article gardé à la Bibliothèque. Les armes royales figurent sur sa reliure.