Oscar Lazar, un portraitiste établi, reconnu et prolifique

Oscar Lazar (1890-1968) est un dessinateur et portraitiste d’origine hongroise, installé à Genève en 1924. Il est l’auteur d’un grand nombre de séries de portraits dans les années 1920 et 1930 parmi lesquelles Personnalités genevoises (1925 puis 1939), Dix ans de coopération internationale (1930), Corps médical vaudois (1937), etc.


En 1927, plusieurs lettres envoyées à Marie Curie témoignent de sa méthode. Oscar Lazar la sollicite pour recueillir une « pensée sur la paix » et obtenir un rendez-vous pour dessiner son portrait destiné à un nouvel ouvrage consacré à la Paix universelle. Il précise qu’il utilise un procédé lithographique donnant à la reproduction l’impression du dessin original. Il la relance plus tard en joignant des portraits déjà réalisés et en mettant en avant les personnalités ayant déjà répondu à son appel. Il ne parvient pas, a priori, à obtenir la contribution de l'illustre physicienne et chimiste. En 1928, il effectue une démarche de même nature auprès de Gabriel Hanotaux.

Les ouvriers de la Paix (1928)

Ce recueil de 129 portraits représente des hommes politiques, des diplomates, des journalistes, des fonctionnaires de la Société des Nations (S.D.N) ayant participé à sa neuvième assemblée. Le choix du titre, Les ouvriers de la paix, peut s’expliquer par les travaux de cette session au cours de laquelle est adopté l’Acte général pour le règlement pacifique des différends internationaux. Cet acte reprend des dispositions des conventions de La Haye de 1899 et 1907 ayant pour but d’empêcher le déclenchement de conflits armés notamment par la mise en place de solutions diplomatiques et la possibilité d’avoir recours à des organes de la S.D.N pour arbitrer les conflits. Oscar Lazar capture ici une tentative de la part de cette organisation de changer la conduite des conflits internationaux, d’empêcher de nouvelles guerres et de se placer comme intermédiaire incontournable de la paix. Les années à venir démontreront qu’elle sera dans l’impossibilité d’atteindre ces objectifs ambitieux.

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  • Portrait

    Rachel Crowdy (Grande-Bretagne), cheffe de la section Questions sociales et Trafic de l'opium (S.D.N)

    Les ouvriers de la Paix (vue 21)

Portraits de la Conférence internationale du travail et du B.I.T (1927)

Cette série de 80 portraits est consacrée aux personnalités présentes à la Conférence internationale du Travail de 1927. Chaque conférence réunit des représentants nationaux issus des gouvernements mais aussi des syndicats pour voter les propositions formulées par le Bureau international du Travail (B.I.T), secrétariat permanent de l’Organisation internationale du Travail (O.I.T) composé de spécialistes et chargé d’étudier et d’harmoniser les concepts et les définitions relatifs au travail, à l’emploi et au chômage. 1927 est l’année où deux conventions internationales sont votées sur l’assurance-maladie, l’une pour l’industrie et l’autre pour l’agriculture. L’O.I.T mène depuis 1919 un travail de fond pour améliorer la condition des travailleurs et les protéger : avant 1927 ont déjà été votées des conventions sur le travail des enfants, la durée de la journée de travail ou la prise en charge des accidents du travail. Le premier directeur du B.I.T est le français Albert Thomas, ancien ministre de l’Armement et des Fabrications de guerre. Il est précurseur sur la question du travail féminin et le dialogue entre syndicats et patronat pour améliorer les conditions de travail des ouvriers.

Des recueils entrés par voie extraordinaire

Ces deux recueils sont conservés aux Archives diplomatiques. Entre 2002 et 2011, ils font partie d’un corpus considérable progressivement remis en don par Arlette Kramer-Baumont, composé d'archives, d'imprimés, de photographies et d'objets.


Six recueils de portraits réalisés par Oscar Lazar sont alors cédés :

Ils seront progressivement restaurés et numérisés. Un lien hypertexte signalera leur mise en ligne.

 

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