À l’origine du droit international public

Hugo Grotius est un juriste et diplomate hollandais (1583-1645). La publication de son oeuvre la plus célèbre De jure belli ac pacis (1625) marque la naissance du droit international public. Grotius y présente sa théorie de la guerre juste et prétend que toutes les nations sont liées par les principes du droit naturel. Calviniste modéré, il entretient de nombreux contacts avec les catholiques et espère une réunification des églises chrétiennes.

La bibliothèque du ministère des Affaires étrangères détient, pour la période de l’Ancien Régime, quatre éditions de cet ouvrage, en latin et en français.


Composé en latin à Senlis, sur la suggestion de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), dédié à Louis XIII et publié en 1625, ce texte est traduit en français successivement par Antoine de Courtin (1622-1685) et Jean Barbeyrac (1674-1744). En 1711, l’abbé Legrand dans un Projet d’Estude signale la part qu’il a pris dans cette seconde traduction : « depuis M. de Barbeyrac l’a traduit, et je puis dire à ma sollicitation, en lui procurant quelque gratification de la part de M. le marquis de Torcy, avec espérance de faire changer la gratification en pension » [1]. Ce travail paraît seulement en 1724 à Amsterdam. Dédié au roi d’Angleterre George 1er, l’auteur dit dans sa préface tout le mal possible de son prédécesseur !

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Un manuscrit témoigne de l’étude approfondie qui a été faite de ce traité à l’Académie politique. Dans un mémoire adressé par Saint-Prest à l’abbé Dubois en [octobre] 1718, il est indiqué qu’au commencement de la seconde année, les élèves étudient le contenu de « l’excellent livre du droit de la guerre et de la paix composé par Hugues Grotius » [2]. Chaque élève doit rédiger pour cinq chapitres un résumé qu’il lit lors de la conférence du vendredi. De son côté, Saint-Prest met toutes les questions contenues dans ce livre en demandes et réponses. Elles font également l’objet d’un débat lors des conférences sur le droit public. Ce travail se poursuit pendant les « derniers six mois de la troisième année et les six premiers mois de la quatrième finissans aux vacations de l’année 1715, peu après la mort du feu Roy ». Les élèves doivent ainsi parvenir au onzième chapitre du troisième livre. Le volume s'interrompt au chapitre 25 du livre 3.


Un exemplaire, publié en 1720, est considérablement annoté. Il a été acheté, avec de nombreux autres ouvrages, pour l’usage de la sous-direction du Contentieux lors de la vente des livres réunis par Jean Jacques Gaspard Foelix (1791-1853), savant jurisconsulte. Le catalogue des livres acquis à cette occasion a été dressé le 10 mars 1854 [3].

Notes