Un caricaturiste espiègle et insolent au Quai d’Orsay

Justin d'Acher de Montgascon, Georges de Monbrison, Robert de Tamisier, Albert Delmas, Léon de Bastard d'Estang, Gaston de Maynard, Auguste Louvrier de Lajolais et Amédée Bartholdi (diplomates français). MAE, Bibliothèque, Rés. C 6

Lajolais, peintre-diplomate

Auguste Louvrier de Lajolais (1829-1908) est directeur des écoles nationales des arts décoratifs de Paris (à compter du 11 août 1877), de Limoges et d’Aubusson les trente dernières années de sa vie. Il débute comme peintre et se forme dans l’atelier de Charles Gleyre. Il expose des paysages à plusieurs reprises aux Salons de peinture et de sculpture, à compter de 1859.


Dans les années 1850, il exerce également ses talents au Quai d’Orsay [1]. Quand il commence cet album de caricatures, il est attaché au secrétariat général. Il le dédie à Léon Noël, rédacteur à la direction des Affaires politiques en 1852, auquel il le reprend plus tard pour le compléter. Il le donne vers 1860 à Edouard Bouillat, alors consul à Glasgow.

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  • Auguste de Lajolais à sa table de dessin (dessin aquarellé)

    Auguste Louvrier de Lajolais (diplomate français)

Cowley, diplomate de carrière

Témoin du travail et des négociations diplomatiques au début du second Empire, Auguste de Lajolais a pu croiser le chemin du représentant de la couronne britannique, Henry Richard Charles Wellesley (1804-1884), 1er comte Cowley.


Lord Cowley est le fils aîné de Henry Wellesley, 1er baron Cowley (1773-1847) et le neveu d’Arthur Wellesley, 1er duc de Wellington (1769-1852), ambassadeurs d’Angleterre à Paris (le second ayant vaincu Napoléon 1er à Waterloo). Il entre dans la carrière diplomatique en 1824. Il est tour à tour affecté à Vienne, Stuttgart, Constantinople, Berne puis Francfort.


Lord Malmesbury (ministre britannique des Affaires étrangères) a dit de Cowley : « Je n’ai jamais connu un homme aussi naturellement doué pour sa profession… Il était lui-même franc et droit, mais il découvrait facilement l’artifice chez les gens qui cherchaient à le tromper… ». Ses contemporains le décrivent aussi comme étant susceptible, ombrageux et peu souriant !


En 1852, il remplace lord Normanby comme ambassadeur à Paris. Il y reste quinze années pendant lesquelles l’entente franco-britannique connaît bien des vicissitudes. Dès son arrivée, Cowley gagne la confiance et l’estime du prince-président, devenu empereur le 2 décembre 1852. Napoléon III le voit fréquemment et règle avec lui des questions qui relèvent en fait de ses ministres des Affaires étrangères, leur rendant cette situation intolérable.

« Je n’ai jamais connu un homme aussi naturellement doué pour sa profession… Il était lui-même franc et droit, mais il découvrait facilement l’artifice chez les gens qui cherchaient à le tromper… »

Avec lord Clarendon (ministre des Affaires étrangères), il représente l’Angleterre au congrès de Paris. Cowley perd ensuite de son influence sur Napoléon III et les heurts s’atténuent entre lui et le maître du Quai d’Orsay. Lorsqu’il se retire en 1867, il a encore été confronté à des événements majeurs ayant marqué les relations franco-britanniques : tentative d’assassinat de l’Empereur par Orsini, unité italienne, conclusion d’un traité de libre-échange, construction du canal de Suez ou aventure mexicaine.

Note

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    Il sera successivement attaché à la légation de France à Naples (à compter du 27 août 1851) puis au secrétariat général (6 août 1852) et enfin à la direction des Affaires politiques (27 janvier 1853). On ignore la date à laquelle il cesse ses activités au ministère des Affaires étrangères.

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