Van Meteren livre son histoire de la Belgique

Fils d’un imprimeur d’Anvers, Emanuel Van Meteren (1535-1612) s’installe à Londres en 1557 pour y faire du commerce. Il y est élu en 1583 chef de la corporation des marchands néerlandais. Sa notoriété repose essentiellement sur cette histoire de la Belgique pendant la période des troubles du XVIe siècle. Jugée indigeste et d’une lecture pénible, elle demeure la première grande histoire de cette période. Elle fait l’objet de plusieurs éditions, à partir de 1593, en néerlandais, en allemand et en latin. Cette œuvre est mal reçue dans les Pays-Bas tant de la part des États généraux qui mettent en garde le public contre ses erreurs que des députés synodaux qui la considèrent diffamatoire.

La reliure, dite « germanique », en peau de truie de l’exemplaire conservé à la bibliothèque du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères présente un décor estampé à froid de plaque, filets et roulettes (Justice et figures allégoriques féminines, volutes, etc.). Les ais de bois sont biseautés en tête, queue et gouttière. Cinq nerfs doubles apparaissent sur le dos. Deux fermoirs sont fixés au plat inférieur (patte, agrafe, contre-agrafe).

1
/
3

Le mode et la date d’acquisition de ce volume par la Bibliothèque sont encore inconnus. Cependant, la présence d’un ex-libris collé au contreplat supérieur permet de savoir qu’il est entré en possession du graveur augsbourgeois George Christoph Kilian (1709-1781). Il s’agit du fils aîné et de l’élève du peintre, pastelliste et graveur allemand Georg Kilian (1683-1745). Il visite l’Autriche et la Hongrie mais réside surtout dans sa ville natale. Il grave des sujets d’histoire, principalement des portraits, notamment de peintres célèbres. Son ex-libris représente ses armoiries avec deux génies en tenants, le premier dessinant chevauchant un sphinx, le second assis sur une pile de livres mesurant un globe à l’aide d’un compas. Sa devise « Arte et Scientia » et son identité « Georg Christoph Kilian » complètent la scène.