Prieuré Saint-Martin-des-Champs (ordre clunisien)

Prieuré Saint-Martin-des-Champs par Karl Fichot (XIXe siècle)

Une confiscation révolutionnaire


La bibliothèque du ministère des Affaires étrangères détient trois volumes d’un ouvrage ayant appartenu au prieuré Saint-Martin-des-Champs à Paris. Les reliures portent au centre des plats ses armes représentant Saint-Martin coupant son manteau en deux pour le partager avec un pauvre.


Dès le XIIe siècle, ce prieuré dispose d’une bibliothèque. Au moment de la Révolution, on estime à 40 000 le nombre de volumes qu’elle détient. Après la sécularisation des biens ecclésiastiques (2-4 novembre 1789), les livres sont saisis et placés dans le dépôt littéraire de Louis-la-Culture. Ce titre figure sur une liste du 19 mars 1797 d’ouvrages remis au ministère des Relations extérieures [1], extraits du dépôt littéraire des Grands Jésuites (dénommé le plus souvent Louis-la-Culture). Une mention marginale confirme qu’il a pour origine « Saint-Martin ».


Presque tous les bâtiments monastiques ont depuis été démolis. Le réfectoire a pu être conservé et restauré. Il abrite aujourd’hui la bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers.

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Quel est ce livre ?

Homme d’église et historien, ami de Fontenelle et de l’abbé de Saint-Pierre, l’abbé René Aubert de Vertot (1655-1735) se fait connaître et apprécier dès son premier livre consacré à l’Histoire de la conjuration du Portugal (1689). Il rédige ensuite une Histoire des révolutions de Suède (1695) puis une Histoire des révolutions arrivées dans le gouvernement de la République romaine (1719).


L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem s’adresse à cet auteur à succès afin qu’il se consacre à l’écriture d’un corps complet d’histoire de leurs glorieuses annales. Ce livre paraît en 1726. L'histoire doit, pour l’abbé de Vertot, être proposée à la manière d’une œuvre littéraire. L’exacte relation des faits lui importe souvent moins que l’effet dramatique produit !

Note

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    Bibliothèque de l’Arsenal, Archives des dépôts littéraires, manuscrit 6505, fol. 203-210

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